Qui es-tu? [PV Agon / Yamato/ Yukimitsu]

Rien de tout cela ne m'étais inconnu. Et pourtant il n’y avait rien de comparable à la peur ressentie une nanoseconde avant que le coup ne tombe. Violente. Elle était toujours là bien présente. Impossible à effacer, quoi que l’on fasse, quoi que l’on brise, casse, détruise en soi pour y parvenir. Le cerveau enregistre la douleur, et ne l'oublie pas.

Mais moi, j’aimerais bien oublier, la douleur, la peur, le sang, la sueur. Dans ce dojo. Seule. Avec lui. Lui tout sourire. Un sourire froid, cruel. Lui qui était chargé de me briser. Physiquement, moralement. Pourquoi ? Pour que je devienne une machine. Cliché, mais bien vrai. On ne peut plus vrai que je ne devais absolument rien ressentir. C’était mon lot. Mon devoir. Le monde était cruelle, peut-être y aurait-il un jours ou je devrait faire de chose contraire à mes principes et ne rien ressentir.

La respiration hachée, les membres tremblants, au sol, je tentais pitoyablement de me relever après plusieurs tentatives infructueuses. Il était heureux que personne ne soit présent pour assister à ma déchéance. Plus de masque impassible, plus de masque narquois, ou simplement supérieur, seulement une face peinte des couleurs de la douleur.. .Pâle, livide, de froide gouttes de sueur l'encadrant.

- Relève-toi ! L'ordre était sec et brutal.

Je serrais les dents. De rage, de haine, de désespoir ? Nan loin de tout cela, ce genre de sentiment ne me perturbait nullement. Non. Je serrais les dents de douleur, alors que mes mains, mes bras, mes genoux, mes côtes, semblaient s’être fait écrasé par une masse d’arme. Sans que je ne les contrôle, les lois du corps humain reprenaient leurs droits, et des larmes chaudes, amères, dévalaient mes joues. La douleurs doit forcément finir par s'exprimer. Soit par des cris, soit par des larmes. Ici, c'était des larmes...malheureusement.

Enflure. Était le seul mot qui me venait à l’esprit alors que je reprenais une position d’attaque. Attaquer, attaquer, et encore attaquer. C’était l’entrainement d’aujourd’hui. Le massacre d’aujourd’hui. Javais droits à tout, même au coups bas. Mais qu’était l’attaque sans la défense. Car je n’avais nullement le droit de me protéger. Il bloquait une de mes attaques, ripostait, et c’était fini, j’étais obligée de subir les coups, qui eux pleuvait sans discontinuer à une vitesse terrifiante…même pour moi qui est l'une des meilleurs dans ce domaine. La seule chose que je pouvais faire, était d’essayer de frapper à mon tour…mais chose facile à dire, pas facile à faire. Kami que je le haïssait.

Bandant mes muscles à l’agonie, priant pour que la torture prenne fin, je m’élançais, vive, dans l’intention de frapper, de faire mal ! Mes poings, mes pieds lançaient des assauts vicieux, qui n’ébranlaient nullement la figure de marbre qui me faisait face ! Chier ! J’avais envie de lui sauter à la figure !...Mais peut-être était-ce ça la solution ! Il savait parer mes attaque les plus savantes pourquoi ? Parce que c’était lui qui les avaient inventés en grande partie. (J'aimerais bien connaitre l'abruti fini qui a dit un jour que l'élève finira par dépasser le maître, qu'il goute un peu à mes poings). Si je me jetais sur lui avec une technique inconnue, peut-être en serait-il déstabilisé. Et alors, je pourrais l’atteindre. Mais en attendant. J'étais trop négligente, pas assez attentive.
Bang !

- Concentre-toi ! Bon sang pourquoi est-ce que je suis obligé de perdre mon temps avec une pareille imbécile !hurlait mon coach de sa voix grave.

Je m’étais prise une droite au ventre, d’accord. Je recrachais…quoi au fait ? Rien du tout, j’avais pris la précaution de ne rien manger avant de venir, prévoyante sur ce genre de coup. Nous dirons donc que je régurgitais tout simplement mes sucs gastriques. Intéressant. J'avais la gorge en feu désormais. M’écroulant au sol, à genou, je tentais de maitriser cette denrée rare qui était mon souffle. J’avais l’impression, la pression, d'être asphyxiée. De subir une mort lente et douloureuse. Il allait me tuer ce type. Un jour où l’autre, c’était évident.

Aussi ayant fini mon petit passage très peu ragoutant, j’essuyais d’un geste tremblotant, les dernière traces de ma faiblesse. J’en pouvais plus ! Il ne comprenait pas ça. Était-il si bien payé que ça pour me battre à mort qu’il n’éprouvait plus aucune pitié ?! Quoique, je ne désirais nullement sa pitié. Ce serais me rabaisser que de lui demander une pause.

Chancelante, je tentais de me relever pour finir par refaire connaissance avec le sol. Pitoyable. Je remerciais mille fois le ciel du fait que la salle soit vide. C’était qu’elle était public cette salle. N’importe qui pouvait y venir. N’importe qui pouvait briser l’image de Shine l’invincible. N’importe qui… Mais j’aurais sincèrement espéré que ce ne fut pas lui.